Je devais avoir 8 ans environ. J'étais dans mon petit lit simple d'enfant. En pleine nuit noire, j'avais peur que quelqu'un sorte du dessous de mon lit. J'avais cette peur que quelque chose vienne me faire du mal. Pour atteindre mon lit, je faisais un grand bon. Ainsi, si quelqu'un se cachait sous mon lit, il ne pouvait pas m'attraper la jambe. Mais pourquoi toute cette peur? Je n'étais pas seul dans la maison, mais bien seul dans ma chambre. Je me disais même comment je ferai quand je serai plus grand seul dans un appartement. Je me disais, que je ne pourrai pas surmonter cette peur du noir. Je me souviens également de cette angoisse que j'avais lorsque sous mes draps j'entendais mon père crier, hurler, dans la pièce d'à côté. Mon père faisait des rêves la nuit ou plutôt des cauchemars très expressifs. Il criait et il bougeait terriblement. Sa lampe de chevet est tombée déjà plusieurs fois ainsi que son radio réveil. Mais le pire c'est que parfois, il s'agrippait à ma mère et lui donnait des petits coups, malgré lui. Dans ces moments là, nous ne pouvions le réveiller. Ma mère s'éclipsait comme elle pouvait. Le lendemain matin, il ne souvenait de rien.
Une chambre d'ado :
J'ai eu la chance chez mes parents d'avoir une chambre rien que pour moi. Lorsque ma soeur a quitté la maison pour voler de ses problèmes ailes, j'ai hérité de cette deuxième pièce où j'y ai aménagé mon bureau. Je disposais donc d'une grande chambre plus d'un bureau où ma batterie occupait une place importante. Dans ma chambre, était disposé mon lit deux places. Mon lit sur lequel Anne Laure a passé plusieurs nuits, durant ces 5 ans. Mes parents me l'ont acheté quelques mois après que je leur ai présenté mon amiE.
Ce lit existe toujours. Cette chambre d'ado existe toujours. Désormais, elle abrite une batterie en kit, un grand bureau qui prend bcp de place, un autre bureau sur lequel est entassé mes platines laser, K7, et tuner, un meuble dans lequel est classé tous mes papiers que je n'arrive pas à me débarrasser. Cette chambre n'est plus une chambre. C'est une pièce avec un lit et bcp de bordels. Ma deuxième pièce, je l'ai laissé à ma tante qui vit chez mes parents depuis que mes grands parents vivent en maison de retraite. Elle s'appelle Annabelle. Elle est née avec la trisomie 21. La semaine, elle travaille et vit dans un Foyer d'Accueil Spécialisé pour handicapés. Et les we, elle les passe chez mes parents. Ma mère souhaiterait que ma chambre redevienne "une vraie chambre" mais, ceci implique de faire du tri, et de JETER !!! Je n'aime pas cela, il est toujours difficile de faire partir ses souvenirs.
Une chambre de ?????
C'est un placard. Il tient juste un lit. En vérité, c'est une alcôve, comme on en trouve bcp dans les appartements lyonnais. Mais c'est une alcôve qui peut se fermer par deux grandes portes. Dans ce lit, pas de présence féminine.
Ma chambre, mon placard :
Dans des bras chauds, je me blottis.
Mon corps contre le sien, je resterai jusqu'à demain.
Ma main contre son sein, englobe un air coquin.
Des hommes sont passés, des animaux ont baisés.
Des peurs ont duré, des fantômes sont passés
Des joies ont crié, des yeux ont pleuré.
Billet inspiré du devoir de R.
3 commentaires:
Une chambre d'homme, certainement.
Ouuuhhh ! joli bout de texte.
Bises, J.
Je suis très fier de t'avoir inspiré ce billet. Parce qu'il est beau et touchant, sincère comme d'habitude. Parce que tu t'y livres encore un peu plus, dans ton histoire familiale et personnelle, sans exhibitionnisme mais au contraire avec pudeur et tendresse. Et la fin (que je ne trouve pas chez mes élèves!)fait rêver!Bises, R.
J'avais cette peur d'enfant aussi, qu'un monstre / homme sous le lit m'attrape sauf qu'elle venait une fois que j'étais couché. Alors, avant de m'endormir, je me mettais exactement au milieu du lit, les bras serrés le long du corps, respirant le plus doucement possible et je ne bougeais pas, pour qu'il croit que j'avais disparu... J'ai fait ça pendant des années (!!!!) Diantre je m'en rappelais même plus.
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